Joël Bruneau

Réaction aux annonces budgétaires du Premier Ministre

Réaction aux annonces budgétaires du Premier Ministre

J’ai apprécié le discours de vérité du Premier Ministre. Je craignais que faute de majorité à l’Assemblée Nationale, il hésite à affronter la réalité en face et adopte une position minimaliste ménageant les oppositions partisanes. Il a au contraire fait le choix du courage et écarter la tentation si française de l’immobilisme et de la procrastination.

La situation financière de la France est effectivement très grave et ne peut plus attendre. Les comptes de la Nation ressemblent à une baignoire qui se vide plus vide qu’elle ne se remplit.

Elle se vide par notre addiction à une dépense publique record en Europe assise sur un niveau de prélèvements également  record en Europe.

À court terme il faut remettre un bouchon au fond de la baignoire. C’est le rôle de cette année blanche qui n’est rien d’autre – enfin – que stabiliser la dépense au niveau actuel plutôt que l’augmenter chaque année en se basant sur d’hypothétiques prévisions de croissance et d’inflation. C’est ni plus ni moins ce que nous avons fait à Caen en 2015 et les années suivantes pour faire face à la baisse des dotations de l’Etat. C’est à l’Etat de montrer l’exemple bien sûr, mais rien n’est possible sans l’engagement responsable de chaque citoyen dès lors que l’effort est justement réparti.

Pour mieux remplir la baignoire, nous le savons tous même si nous faisons parfois semblant de l’oublier, la quantité de travail produite par le pays tout entier est la seule solution. La suppression des deux jours fériés répond à cette évidence qu’un pays qui travaille moins que la moyenne finit toujours par s’appauvrir.

Le Premier Ministre en revanche n’a fait qu’esquisser deux sujets qui méritent que l’on s’y attaque résolument et rapidement. Mieux récompenser le travail et augmenter le pouvoir d’achat des actifs en diminuant leurs cotisations salariales. L’évolution de notre démographie ne permet plus comme en 1945 de faire financer par le travail l’essentiel de notre protection sociale. La TVA est pour moi la meilleure solution, d’autres préfèrent la CSG. Réduire la sur administration française en supprimant les doublons entre Etat et collectivités et aussi entre collectivités elles mêmes. J’ai coutume de dire qu’en France tout le monde s’occupe de tout… Au delà de la formule, je remarque que nous sommes en Europe le pays le plus centralisé et le plus dépensier…

Les débats budgétaires promettent d’être agités. À l’Assemblée Nationale, l’heure de vérité aussi a sonné. Nous verrons qui travaille pour la Nation ou pour la prochaine élection !

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